• Georgiana

    Petit texte écrit en 2021, toujours, lors d'un exercice sur le serveur discord Les Fleurs de Papier !

     

    Triste, certes, mais doux, aussi. J'espère que ça vous plaira.

     

    PS : je l'ai écrite en m'inspirant de la chanson Jonathan de Chris(tine and the Queens) ! :D

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    Georgiana dansait étrangement. Elle avait des gestes laids, peu gracieux. Pourtant, elle se plaisait à imaginer de la poésie autour d’elle. Elle voyait tout son bureau illuminé par les rayons du soleil, et cela lui donnait une once d’espoir, sans qu’elle ne pût expliquer pourquoi, alors qu’elle s’était abandonnée aux ténèbres. Elle écoutait plus la musique, douce et reposante, que les grincements de son plancher, désagréables à entendre. Elle aimait s’imaginer poétesse, peut-être peintre, ou encore critique d’art à Paris ? Elle voulait vivre simplement et quitter cet endroit chargé de souvenirs douloureux : badiner le long des quais à la manière des demoiselles de France, rire aux éclats sans se soucier de rien. Elle voulait être ivre de joie, et ce, en tout temps.

    La jeune femme jetait de temps en temps un œil dans son miroir, près d’elle, pour vérifier sa position et la corriger. Parfois, elle s’attardait quelques secondes de plus sur sa silhouette, et son visage. Elle ne se trouvait pas belle, c’était, au mieux, si elle pouvait tolérer qu’on la qualifiât de passable. Elle haïssait ses cheveux et ses yeux banals, d’une couleur qu’on oublie facilement. Son nez, ses lèvres, la forme même de son visage, oui, elle pouvait dire qu’elle n’avait rien de particulier. Elle trouvait son corps en revanche assez joli, assez pour que feu son amant pût s’y attarder tant de fois. Elle eût du mal à pleinement sourire à cette pensée. 

    Soudain, elle eût l’impression de ne plus pouvoir le supporter. Elle avait de plus en plus de mal à retenir ses émotions, elle respirait fort et sentait de minuscules larmes couler sur ses joues creuses. Elle laissa alors un hurlement de douleur résonner dans le vieil appartement, et s’écroula, en proie au plus grand chagrin. En boule sur le sol, elle sentait le froid de la nuit d’hiver transpercer sa peau et traverser tout son corps. Elle avait l’impression de mourir à son tour. Elle embrassa ce désir secret et elle eût l’impression d’être libérée.

     

    Elle fût réveillée au petit matin par le chant des oiseaux. Honteuse d’avoir cédé si facilement à un tel comportement, elle se remit debout. Elle se regarda comme la veille dans le miroir. Elle se mit en position, prit une grande inspiration, et se remit à danser.


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  • Commentaires

    1
    Lundi 29 Janvier à 12:43

    Coucou, j'aime beaucoup ta plume ! :)

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